Spécial Louis Aliot dans L'Indépendant

Publié le par Groupe FN Perpignan

L'Indépendant publie aujourd'hui un dossier de 2 pages spécial Louis Aliot, dont une longue interview :

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Alors, Perpignan, vous connaissez bien ou vous découvrez ?
Je la connais, évidemment, de l’extérieur et je commence à la découvrir vraiment de l’intérieur.
 
Et, donc ?
A dire vrai, j’ai été absolument effaré par la vision de l’intérieur. J’ai été dans Saint-Jacques notamment et ça, c’est marquant. Comment peut-on laisser des gens vivre là-dedans au XXIe siècle ? Il y a dans ce quartier, avec ses maisons fissurées, une insalubrité dangereuse.
 
Vous avez une solution pour régler ce problème ?
Il faut totalement réhabiliter ce quartier en en maintenant l’esprit. Il faut raser les immeubles insalubres en respectant l’âme architecturale de Saint-Jacques. Il ne faut pas se louper car, à Perpignan, il y a de belles choses mais il y a aussi, urbanistiquement, des choses abominables.
 
Et que fait-on de la population ?
Pendant la réhabilitation, il faut la loger ailleurs. Existe-t-il assez de logements sur Perpignan ? Je ne suis pas sûr. Cela passera par l’agglomération, qui doit être mise à contribution, temporairement.
 
Vous semblez attentif à Saint-Jacques, mais vous parlez peu de sa population.
Je suis frappé de l’analphabétisme qui y règne. Les gens me reconnaissent parce qu’ils m’ont vu en photo. Ils sont incapables de lire un tract ; ce qui m’inquiète sur la façon dont ils votent. Se prononcent-ils comme des moutons ? Est-ce que la situation est entretenue par un camp politique ?
 
Mais vous parlez de qui, là ?
Des gitans. C’est la plus ancienne des composantes culturelles de Saint-Jacques, elle a donc plus de droits que les autres. Elle est aussi plus proche des traditions locales. Le problème, chez eux, est lié au rapport à la nation et à la loi. Il ne faut pas faire du communautarisme. Je suis effaré de voir Alduy qui présente sa liste en fonction des considérations ethniques et religieuses. Aucune population ne doit avoir un régime spécial. Je suis pour la République du creuset et non la République mosaïque à l’anglo-saxonne. Pour moi, il est important de mettre les gitans à l’école plutôt que de les voir traîner en pyjama à 11 h du matin. Le problème des gitans, c’est qu’ils sont entre les mains de ceux qui pensent pour eux. La scolarisation leur permettrait une accession sociale.
 
A Saint-Jacques, il y a aussi des Maghrébins.
C’est vrai. Les Maghrébins ne sont pas influencés par les politiques, mais par leur élite religieuse. Cela dit, ils sont divisés en fonction de leur origine, ce qui est exploité. Je ne blâme pas les musulmans parce qu’ils sont musulmans, mais parce qu’ils font primer leur religion sur la République. Je suis moi un croyant catholique, ce qui ne m’empêche pas d’être complètement laïque. Vous savez, un des premiers secrétaires du FN à Perpignan s’appelait Mourad Kaouah. Le FN sait faire la différence entre les patriotes et ceux qui, manifestement, ne veulent pas s’insérer. Et puis, il faut le dire, Perpignan, de l’extérieur, c’est : "C’est là où se battent les gitans et les Maghrébins".
 
Ce qui nous amène à parler de la sécurité à Perpignan…
Ce que je sais, c’est qu’à Cassanyes, qui est un no man’s land du tiers-monde, les trafics se font au vu et au su de tout le monde. Or, le premier magistrat doit faire respecter la loi. Sinon, comment voulez-vous qu’économiquement la ville s’en sorte ?
 
Que vient faire l’économie là-dedans ?
Mais quel est le chef d’entreprise qui va venir investir ici ? Il faut faire de la sécurité et du calme urbain un atout économique.
 
C’est un peu léger comme programme économique.
Mon analyse, pour l’essor économique, c’est que Perpignan se trompe en se tournant vers Barcelone. Barcelone, c’est une autre culture que nous, y compris économique. Or, nous ne sommes pas très loin de Montpellier et Toulouse. Il y a aussi les énergies renouvelables. Ici, on a mis 30 ans à se rendre compte que c’est un atout. Le vent et le soleil, ce n’est pourtant pas une nouveauté. Sur ce créneau, la ville a une carte à jouer. Perpignan c’est aussi le vin. Il faut créer un sanctuaire pour mettre à l’abri les vignes de la prédation immobilière.
 
Et quel regard portez-vous sur le commerce à Perpignan ?
Tous les tissus liés au petit commerce sont bouffés par les hypermarchés. Moi, je dis stop aux grandes surfaces. Pour le petit commerce, il faut deux approches. La première doit être fiscale avec une baisse de la taxe professionnelle pour redynamiser l’activité. La deuxième, c’est que l’on doit faire des places où renaît la vie. Celle de la République fait un peu cheap. On doit régler le problème des parkings, soit en baissant leurs tarifs, soit en instaurant un système de disque. On doit également développer les transports : des bus plus petits, électriques, plus nombreux et parcourant des lignes plus longues. Enfin, rétablir la sécurité en centre-ville et fluidifier la circulation est aussi de nature à relancer le petit commerce.
 
Assimilation, sécurité, petit commerce, la rhétorique du Front est rodée. Quelle est réellement sa place sur Perpignan ?
Elle a été très importante jusqu’à faire basculer le système. Il y a eu l’épisode Sergent, qui a fait 40 % avec un passé de dirigeant OAS Métro et qui venait du CNI. Ensuite, il y a eu De Noëll qui passait bien. Mais la place du FN a été aussi faible qu’importante de 1998 à maintenant, avec la scission MNR. Le potentiel est là. La seule chose à éviter à Perpignan, c’est la caricature car la radicalité ne paie pas. Jusqu’à présent, on n’avait pas le profil. Martinez aurait pu, mais son arrivée a été aussi rapide que son départ.
 
Et une candidature Marine Le Pen n’avait-elle pas de sens ?
Son parachutage se serait fait sans problème, mais elle n’a pas d’attaches ici. Moi je suis à l’origine, avec elle et d’autres, de "Génération Le Pen". A Perpignan, on a un déficit d’image, mais on va le combler. Je vais tout faire pour. La jeunesse, par exemple, ne se reconnaît ni dans la droite ni dans la gauche. Elle est face à un problème d’emploi évidemment, mais sûrement aussi dans un problème de confrontation à l’insécurité et au choc des cultures.
 
On dit Alduy imbattable. Est-ce votre sentiment ?
Dans votre sondage, il était surestimé, tout comme Amiel-Donat d’ailleurs. Avec Alduy, on est dans une dérive monégasque concernant le pouvoir. Vous savez, les dynasties, ça s’essouffle. Ce n’est certes pas un argument politique en soi, mais ça révèle des pesanteurs. L’argument, c’est le clientélisme politique et le communautarisme. A ce niveau-là, on a dépassé le stade de la mosquée (soigneusement placée en dehors de la ville) qui échappe d’ailleurs au contrôle de la commune. Enfin, pour l’urbanisme, il ne faudrait pas que le "frêchisme" soit contagieux. Le théâtre de l’Archipel c’est un peu ça. Mais est-ce qu’il y a à Perpignan un public pour un outil si prestigieux ? Cet outil ne doit pas servir à l’élite perpignanaise. Et pour intéresser les gens aux revenus modestes, il faut la gratuité donc un outil déficitaire. Le théâtre de l’Archipel, c’est un sujet scandaleux en soi, mais qui ne fait pas scandale.
 
Et la gauche ?
A gauche, la seule chose qui aurait pu inquiéter Alduy c’était un ticket Amiel-Donat / Codognès. Codognès, c’est quand même un gars plutôt sympa. Je le préfère à l’orgueil d’une Donat qui se prend pour la septième merveille du monde et qui est socialiste comme moi je suis bonne sœur. Mais Codognès a un énarque avec lui. Or ce sont eux et les polytechniciens qui sont à l’origine de la décadence de la France.
 
Quel sera votre objectif sur cette élection ?
A droite on a un boulevard parce que contrairement à 2001, il n’y a pas un Claude Barate. La greffe FN peut donc prendre. Il ne me paraît pas impossible d’atteindre 15 % au premier tour. Notre objectif est donc de faire un score honorable et d’accéder au second tour.
 
Et si vous n’y êtes pas ?
On ne donnera pas de consigne de vote.
 
Propos recueillis par Guillaume Clavaud

Publié dans Archives Elections

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