Les finances de la ville à la loupe d'un expert du FN

Publié le par Groupe FN Perpignan

Article paru ce jour dans L'Indépendant
Louis Aliot et son équipe recevaient hier, J.-Richard Sulzer [photo], professeur de gestion à Paris. Perpignan n'est pas une ville aux abois mais il y a une façon constante de gérer la ville dans la médiocrité, avec deux éléments inquiétants : l'impôt et la dette" . Jean-Richard Sulzer ne s'embarrasse pas de circonlocutions. Le professeur de gestion à l'université Paris Dauphine, secrétaire général administratif du groupe FN au conseil régional Ile-de-France, a fait le déplacement, hier, à Perpignan pour éclairer le candidat Louis Aliot et son équipe sur les finances de la ville.

A partir des budgets communaux depuis 2003, des comptes administratifs et de documents du ministère de l'Economie et des Finances, Jean-Richard Sulzer épingle l'état de la dette de Perpignan : "Le stock de la dette est de 237 millions. Certains emprunts sont à taux variables, sur 24 ans pour certains. Mais il est impossible de connaître la formule de calculs à partir des documents fournis aux élus. Rappelons-nous qu'en 1983-84, les taux variables avaient augmenté de 17 % ! Avec la crise que nous vivons actuellement, l'économie va repartir sur des taux inflationnistes. Et puis, quelle est l'ampleur des emprunts toxiques ? Combien de pénalités de renégociations de la dette ?"

L'économiste, par ailleurs défenseur de la taxe Tobin réclamée naguère par Attac, pointe bien sûr la dette par habitant : 2 062 euros en 2008, "le double de la moyenne nationale des villes de la même strate (1 049 euros). Et la dette a gonflé de plus de 10 millions d'euros en 2009". Louis Aliot lui montre la courbe descendante de la dette, fournie par la mairie - avant le 23 avril - dans un document sur "les chiffres clés" de la ville : "La dette à 16 millions d'euros ? C'est faux ! Ça, c'est juste le remboursement de la dette. On laisse croire à tort que la ville n'est pas endettée. Or elle est sur la voie du surendettement" . "Cela confirme ce que l'opposition, nous mais aussi Martine Ruiz (ndlr : ex-élue PS), affirmait en conseil municipal. Et c'est un expert extérieur à Perpignan qui le dit" , commente Louis Aliot. "Les charges financières dérapent"

Jean-Richard Sulzer poursuit la démonstration : "A la section investissements, on trouve 3 millions d'euros à la rubrique "personnes de droit privé". Ça veut dire quoi ? Ce n'est pas ventilé sérieusement. Est-ce pour le théâtre de l'Archipel ? Et à la section fonctionnement, le doublement, de 2,8 M E à 5,6 M E sur la ligne "autres organismes publics" : encore le théâtre ? En l'état, je ne sais pas" .

Dans la même section fonctionnement, le professeur pointe l'augmentation de 6,2 % des subventions aux associations entre 2008 et 2009 (de 4,66 M E à 4,955 M E ). Pour finir par l'augmentation des indemnités des élus, passées de 600 000 euros en 2008 à 1 M E sur le budget 2009. "Est-ce que cela a été mis en oeuvre ?" , interroge-t-il.

Bref, pour lui, "les charges financières, ça dérape sec !" . De quoi donner du grain financier à moudre au candidat frontiste pour le débat télévisé du soir. Jean-Richard Sulzer rappelait à dessein, le mot d'Edgar Faure, dont il fut chef de cabinet : "Les chiffres ne savent pas mentir mais les menteurs savent chiffrer" .

Isabelle Goupil pour L'Indépendant

Publié dans Archives Elections

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